13 novembre 2011

Catastrophes culinaires

N'allez pas vous imaginer que tout ce qui sort de ma cuisine est réussi, parce que ça n'est pas le cas. Bien sûr, quand c'est raté, j'évite d'en parler. Ca peut arriver en suivant une recette, même si avec le temps on apprend à repérer celles susceptibles de partir en sucette, ou lors de tentatives aussi personnelles que créatives. Il y a eu par exemple une soupe à la courge butternut affreusement doucereuse et rendue presque gélatineuse par trop de fécule de pomme de terre ; une tentative de gâteau d'anniversaire au café que même les chiens du voisin n'ont pas aimée (oui, j'aurais effectivement dû réfléchir à deux fois avant d'utiliser pour un dessert de fête une recette de gâteau au café sans aucune matière grasse et sans café à part dans le glaçage) ; plusieurs essais de muffins au caramel avec un coeur de caramel fondant aux résultats honorables, mais toujours pas exceptionnels, et un tel muffin ne peut être qu'exceptionnel.

Il y a bien sûr aussi tous les échecs liés à des ustensiles ou du matériel défectueux. Le moule dont on découvre trop tard qu'il ne rentre pas dans le four. La poêle qui attache et massacre toute une série de pancakes. Les bouchées au chocolat collées au fond du moule soi-disant anti-adhésif.

Et puis hier soir, j'ai voulu essayer une recette de ma bien-aimée Isa C. Moskovitz publiée sur The Post Punk Kitchen, des haricots noirs et de la quinoa accompagnés d'une sauce aux piments chipotle et aux framboises. J'avoue que je n'aurais jamais imaginé mélanger un jour dans un même plat des framboises et de l'ail cru. Mais la photo était jolie et appétissante, et j'ai eu envie de tenter le coup.

Autant l'admettre tout de suite, je n'ai pas terminé mon assiette. Mon inquiétude a grandi au fur et à mesure que la recette avançait et que l'ensemble prenait forme. J'avais bien des piments chipotle (piments assez doux et fumés d'origine sud-américaine), mais secs, au lieu d'être en conserve avec de la sauce adobo (un genre de saumure) comme dans la recette. Un séjour dans l'eau bouillante n'a pas changé grand-chose à leur aspect, et j'ai décidé de laisser tomber (Isa proposait une variante sans piments). Mieux vaut toujours s'arrêter à temps en cuisine lorsque quelque chose nous paraît inquiétant, erreur dans une recette ou problème avec un ingrédient.

Au final, la sauce ne ressemblait que très vaguement à l'original, les amandes avaient refusé de se laisser réduire en poudre, les pépins des framboises craquaient sous la dent, la couleur était bien moins jolie que sur la photo, et pour ce qui est du goût, eh bien... comme on dit, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. J'ai de nombreuses fois été bluffée par des créations d'Isa qui me paraissaient très audacieuse mais se révélaient délicieuses une fois dans l'assiette, mais là... heureusement, dans un ultime éclair de lucidité, j'avais mélangé la sauce avec seulement une petite partie des haricots, brocolis, et de la quinoa, qui ont donc pu être sauvés et transformés à l'aide d'oignons et d'ail, de cumin, de coriandre et de tamari.

Promis, la prochaine fois que je rate un truc, je le prends en photo !

2 commentaires:

  1. Très drôle ton billet! Ça m'arrive aussi d'avoir de vrais fiascos en cuisine, mais c'est surtout lorsque j'improvise. Je devrais pourtant en tirer des leçons et faire mes essais à petite échelle, en mélangeant, comme tu l'as fait, une sauce avec seulement une partie du reste du repas, etc.

    RépondreSupprimer
  2. Merci ! J'oublie très souvent de réduire les proportions quand je teste une nouvelle recette, ce que je regrette amèrement ensuite :)

    RépondreSupprimer